Quand le tramway s'arrête à quai dans sa livrée zébrée, ses rayures noires s'alignent sur celles peintes au sol, pour former une oeuvre d'art éphémère. C'est l'idée insensée de Daniel Buren, l'artiste dont le nom est, depuis 1986, indissociable des fameuses colonnes du Palais Royal, à Paris.
Les premiers jours de septembre, alors que Tours fêtait son nouveau transport public, le tramway et le quai dessinaient plutôt des Z que des I. Les chauffeurs, autrefois affectés aux bus de la ville, ne maîtrisaient pas encore très bien le lourd engin de 57 tonnes...
Pour le reste, Daniel Buren a tout prévu. Le nouveau tramway tourangeau gris métal, sans nez, sans phare (mais avec des LED), glisse dans la ville, tel un curseur. Il file en reflétant la cité sur un parcours de 15 km, passant au pied de la gare, enjambant la Loire et jusqu'à l'hôtel de ville de Joué-lès-Tours où trône une grande pergola en forme de T, rythmée de verres colorés vert, bleu, rouge signée Buren... "Le matériau réfléchissant m'intéresse, explique l'artiste plasticien. Ainsi, le tramway a toutes les couleurs de la ville : il emprunte celle des voitures, du ciel et de la Loire quand il passe au-dessus du fleuve, ce moment sublime...", précise l'homme vêtu d'une sombre veste chinoise.
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