martes, junio 29, 2010

MEYE MAIER ALLENDE




Molière (1622-1673), Les Femmes savantes (1672)

Acte II, scène 7

(spécialement la tirade de Chrysale)


CHRYSALE, à Bélise.
C'est à vous que je parle, ma sœur.
Le moindre solécisme en parlant vous irrite ;
560 Mais vous en faites, vous, d'étranges en conduite.
(à Philaminte.)
Vos livres éternels ne me contentent pas,
Et hors un gros Plutarque à mettre mes rabats,
Vous devriez brûler tout ce meuble inutile,
Et laisser la science aux docteurs de la ville ;
M'ôter, pour faire bien, du grenier de céans
Cette longue lunette à faire peur aux gens,
Et cent brimborionsbabioles dont l'aspect importune ;
Ne point aller chercher ce qu'on fait dans la lune,
Et vous mêler un peu de ce qu'on fait chez vous,
570 Où nous voyons aller tout sens dessus dessous.
Il n'est pas bien honnête, et pour beaucoup de causes,
Qu'une femme étudie et sache tant de choses.
Former aux bonnes mœurs l'esprit de ses enfants,
Faire aller son ménage, avoir l'œil sur ses gens,
Et régler la dépense avec économie,
Doit être son étude et sa philosophie.
Nos pères sur ce point étaient gens bien sensés,
Qui disaient qu'une femme en sait toujours assez
Quand la capacité de son esprit se hausse



Música: CHOPIN (Mendelssohn Gondole Vénitienne)

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